Avant la pandémie Covid-19, on observait sur de nombreux métiers une réelle guerre des talents, la demande des entreprises excédant le nombre de professionnels disponibles. Si la crise sanitaire a entraîné un ralentissement économique particulièrement marqué, elle a également mis en lumière des métiers déjà en tension ces dernières années. Retour sur les formations les plus adaptées au marché de l’emploi à travers les résultats de l’étude Michael Page/Page Personnel – IFOP sur « Les grandes tendances du marché du travail »*.

Une conscience avancée des besoins de main d’œuvre actuels

Dans un contexte où les besoins et les compétences n’ont cessé d’évoluer sous l’influence de transformations technologiques majeures impliquant une révolution dans le quotidien professionnel (nouveaux outils, automatisation des processus, robotisation, …), la pénurie de main d’œuvre et de compétences spécialisées, techniques dans un premier temps, a rapidement émergé, entraînant une envolée des salaires dans certains domaines. Les métiers de l’informatique ont logiquement été les premiers concernés avec une demande accrue en profils experts pour orchestrer la transformation numérique, puis les changements ont impacté progressivement l’ensemble des métiers techniques (dans l’industrie, la Supply Chain, la Construction, …). Depuis peu, les fonctions tertiaires (Ressources Humaines, Comptabilité, Achats, …) sont également touchées. Au point que nombre d’entreprises, et notamment 82% des PME selon BPI France, indiquaient en 2019 rencontrer des difficultés de recrutement. Parallèlement, le contexte socio-démographique a fait naître des besoins importants dans le domaine des services à la personne (aide à domicile, services sur-mesure) et du soin plus globalement.

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Le retour en grâce des formations techniques et scientifiques en réponse aux évolutions marché

A compter des années 1980, de nombreux messages publics avaient incité à délaisser les métiers manuels, techniques ou de l’industrie, et les formations professionnelles qui y menaient, au profit des métiers du tertiaire, dits de « cols blancs », largement valorisés. En 2020, le vent a tourné. Les formations courtes et les formations scientifiques sont aujourd’hui, à raison, considérées comme les plus adaptées au marché de l’emploi par les actifs français.

Les formations techniques de type BTS, DUT sont ainsi jugées adaptées au marché de l’emploi par près de 7 actifs sur 10 (et 77% des cadres). BTS MCO (ex BTS MUC - Management des unités commerciales), BTS NDRC - Négociation et Digitalisation de la Relation Client (ex BTS NRC), BTS & DUT Logistique, BTS Commerce international, … : BTS en alternance ou non, les formations Bac+2 techniques sont la garantie d’une insertion professionnelle rapide !

Les écoles d’ingénieur, plus largement plébiscitées par les cadres (82%), arrivent en seconde position chez l’ensemble des actifs (67% des citations). Et de manière surprenante, les formations en école de commerce n’apparaissent pas dans le trio de tête des répondants. Ce sont au contraire les formations de type bac professionnel, BEP, CAP qui complètent ce TOP 3, citées par 66% des actifs, juste devant les formations universitaires scientifiques (62%). Les répondants se montrent plus divisés sur les écoles de commerce. Si leur adaptabilité est reconnue par 67% des cadres, ce n’est le cas que pour 57% des actifs.

Enfin, les formations universitaires hors scientifiques sont les plus challengées par l’ensemble des populations interrogées. Les formations en « droit économie ou gestion » et plus encore celles en « sciences humaines » ne sont en effet perçues comme offrant de réels débouchés professionnels que par respectivement 51% et 37% des actifs (dont 54% et 30% des cadres).

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S’affranchir des stéréotypes liés au genre dès l’école pour plus de performance

Les stéréotypes de genre tendent à se réduire dans le milieu professionnel, et c’est une bonne chose ! Longtemps, ceux-ci ont eu une incidence sur le volume de candidats disponibles sur des métiers où la demande était particulièrement forte. Ces dernières années, le secteur de l’IT, par exemple, en mal de professionnels qualifiés, a pâti du manque de filles engagées dans cette filière, historiquement perçue comme « plus adaptée aux hommes ». Même chose du côté des ingénieurs et techniciens, ou inversement, sur les métiers du soin et des services à la personne, où les femmes sont surreprésentées, mais où le manque de main d’œuvre masculine provoque également un certain déséquilibre.

En effet, si aujourd’hui 80% des actifs recommanderaient à un enfant le même métier selon qu’il s’agisse d’un garçon ou d’une fille, 1 actif sur 5 continue de reproduire des stéréotypes liés au genre, et même près d’1 sur 3 au sein de la catégorie socio-professionnelle « ouvriers ».

Parmi les métiers les plus fortement marqués, les métiers militaires arrivent en tête (seuls 53% des répondants les jugent aussi adaptés aux hommes qu’aux femmes, 37% plus adaptés aux hommes), suivis des métiers de l’industrie, que 18% des répondants jugent plus adaptés aux hommes, et des métiers de l’informatique qu’1 actif sur 10 attribue plus aux hommes qu’aux femmes. A l’inverse, les métiers administratifs restent plus facilement perçus comme « adaptés aux femmes » (15% femmes, vs 3% hommes), comme les métiers de la santé et des services à la personne (12% vs 3%) ou de la Communication dans des proportions similaires.

TÉLÉCHARGEZ LE RAPPORT D’ÉTUDE « LES GRANDES TENDANCES DU MARCHÉ DU TRAVAIL »

*Enquête menée avec l’IFOP auprès d’un échantillon de 1824 actifs occupés, dont 1004 cadres en février 2020.

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